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Droits de succession en Belgique : ce qu’il faut savoir

Droits de succession en Belgique : ce qu’il faut savoir

La perte d’un proche est toujours une épreuve, à laquelle s’ajoutent souvent des démarches administratives complexes, notamment en matière d’héritage. En Belgique, les droits de succession sont des impôts régionaux que les héritiers doivent payer sur les biens transmis. La législation varie selon les régions (Wallonie, Bruxelles, Flandre), et il est essentiel de bien comprendre les règles applicables pour éviter les mauvaises surprises.

Dans cet article, nous vous expliquons :

  • ce que sont les droits de succession,
  • comment s’organise la dévolution successorale,
  • quelles sont les parts réservataires des héritiers,
  • et comment se déroule concrètement le règlement d’une succession en Belgique.

Qu’est-ce que les droits de succession ?

Les droits de succession sont des impôts dus par les héritiers sur les biens qu’ils reçoivent après le décès d’une personne. En Belgique, ces droits sont prélevés par les régions, ce qui signifie que les barèmes et conditions varient selon que le défunt résidait en Wallonie, à Bruxelles ou en Flandre.

Quels biens sont soumis aux droits de succession ?

Tous les éléments du patrimoine transmis par le défunt sont en principe imposables :

  • biens immobiliers,
  • comptes bancaires,
  • meubles, véhicules,
  • assurances-vie, etc.

Certains biens bénéficient toutefois d’exonérations ou de réductions spécifiques (logement familial, dons manuels, œuvres d’art, etc.).

Quelle région est compétente pour les droits de succession ?

C’est la région de résidence principale du défunt pendant les 5 années précédant son décès qui détermine les règles fiscales applicables. Il ne s’agit pas de la région où habitent les héritiers, mais bien celle du défunt.

Exemples :

  • Si le défunt vivait en Wallonie, les taux wallons s’appliquent.
  • S’il résidait en Flandre, c’est la fiscalité flamande qui s’impose.

Quels sont les barèmes des droits de succession ?

Les taux varient en fonction :

  • du lien de parenté avec le défunt,
  • de la région,
  • et du montant hérité.

Voici un aperçu simplifié des droits de succession pour les héritiers en ligne directe (enfants, parents) :

📍 Flandre

  • Jusqu’à 50 000 € : 3 %
  • De 50 000 à 250 000 € : 9 %
  • Plus de 250 000 € : 27 %

📍 Wallonie

  • Jusqu’à 12 500 € : 3 %
  • De 12 500 à 25 000 € : 4 %
  • De 25 000 à 75 000 € : 5 %
  • Et jusqu’à 30 % au-delà de 500 000 €

📍 Bruxelles

  • Barème similaire à celui de la Wallonie, avec des variations mineures.

💡 Bon à savoir : Les conjoints et cohabitants légaux bénéficient souvent de taux préférentiels ou d’exonérations sur le logement familial.

Qui hérite et dans quelles proportions ?

La répartition des biens du défunt dépend de la présence d’un testament ou non.

1. En l’absence de testament : les règles de la dévolution légale

Le Code civil prévoit l’ordre des héritiers. Voici un aperçu :

  • Les enfants héritent en premier lieu, à parts égales.
  • En l’absence d’enfants : les parents, frères/sœurs, neveux/nièces, etc.
  • Le conjoint survivant a des droits spécifiques : usufruit sur une partie du patrimoine ou pleine propriété en l’absence d’enfants.

2. En présence d’un testament : liberté encadrée

Une personne peut désigner librement ses héritiers via un testament, mais cette liberté est limitée par les parts réservataires.

Les parts réservataires : protéger les héritiers directs

En Belgique, certains héritiers ne peuvent pas être déshérités. La loi protège ce qu’on appelle la réserve héréditaire, c’est-à-dire une part minimale qui doit revenir à certains héritiers.

Répartition :

  • Enfants : ils ont droit à la moitié de la succession (divisée entre eux) si un enfant, 2/3 à deux enfants, 3/4 à trois ou plus.
  • Conjoint survivant : il bénéficie d’un usufruit sur au moins une partie du patrimoine (logement familial, mobilier).

Cela signifie que même si un testament prévoit un autre bénéficiaire, la réserve doit être respectée sous peine de réduction par les tribunaux.

Comment se déroule une succession en Belgique ?

Le processus comprend plusieurs étapes administratives et juridiques.

1. Constat du décès et déclaration des héritiers

  • Le décès est enregistré à l’état civil.
  • Les héritiers doivent fournir des documents officiels : certificat de décès, livret de famille, actes de naissance, etc.
  • Le notaire peut établir un acte d’hérédité ou un certificat d’hérédité (auprès de l’administration fiscale si la succession est simple).

2. Évaluation du patrimoine

  • Inventaire des biens (comptes bancaires, immeubles, voitures, etc.).
  • Éventuelle estimation notariale ou experte pour les biens immobiliers.

3. Déclaration de succession

  • Doit être introduite dans les 4 mois suivant le décès (si le décès a eu lieu en Belgique).
  • Cette déclaration permet à l’administration fiscale régionale de calculer les droits de succession à payer.

4. Paiement des droits de succession

  • Les droits sont à verser dans les 2 mois après réception de l’avertissement-extrait de rôle.
  • En cas de retard, des intérêts sont dus.

Peut-on refuser une succession ?

Oui. Si la succession est déficitaire (plus de dettes que d’actifs), il est possible de refuser l’héritage ou de l’accepter sous bénéfice d’inventaire.

  • Acceptation pure et simple : vous héritez de tout, y compris des dettes.
  • Acceptation sous bénéfice d’inventaire : vous ne payez les dettes qu’à concurrence des biens reçus.
  • Renonciation : vous refusez toute part dans la succession.

Comment optimiser les droits de succession ?

Il existe des moyens légaux pour réduire la facture fiscale :

  • Donations de son vivant (souvent taxées à des taux plus avantageux),
  • Assurances-vie avec clauses spécifiques,
  • Planification successorale via un notaire,
  • Création d’usufruit / nue-propriété.

Une planification anticipée permet de transmettre son patrimoine plus efficacement tout en protégeant les héritiers.

Conclusion

Les droits de succession en Belgique sont un enjeu juridique et fiscal majeur lors du règlement d’une succession. Entre les règles régionales, les parts réservataires et les formalités administratives, il est essentiel de bien s’informer ou de faire appel à un professionnel du droit pour éviter erreurs ou litiges.

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